Par Pierre ORGEUR

Faire face ! Tel est le challenge, on pourrait même dire le défi, proposé à chacun d’entre nous en cette période délicate s’il en est.

Oui, mais comment ? Telle est la question. Certains vous diront qu’il suffit d’attendre que le temps passe… et le virus avec ! Comme pour vieillir : « il suffit d’attendre que le temps passe », disait mon vieux père, alors qu’il venait de fêter ses 95 ans. D’ailleurs à ceux qui vous diront qu’ « il ne faudrait pas vieillir », répondez-leur que si on ne vieillit pas, c’est très mauvais signe !

En attendant, outre les occupations bassement terrestres, liées pour la plupart à notre subsistance, vous avez mille façons de vous occuper : ne rien faire par exemple… et si vous n’avez pas terminé le premier jour, vous continuez le lendemain et ainsi de suite.

Et puis, si vous avez la chance d’avoir un balcon orienté vers la nature, ou mieux encore, un jardin : prenez le temps de scruter et de redécouvrir les sons divers et variés offerts par dame nature. Ils ne sont guère pollués par les moteurs des rares véhicules qui s’autorisent à circuler. Ah ! les chants d’oiseaux. Ils sont là, à deux coups d’ailes de votre nez. Ils vous offrent un balai incessant aux couleurs multiples. Le rouge gorge, familier s’il en est, n’est jamais loin de vous, son chant reconnaissable entre mille. Tiens une mésange charbonnière, là dans les cornouillers. Au vu de ses allées et venues, elle y niche à coup sûr. Pourvu que les chats du quartier ne la déniche pas. Dans le cèdre, ce pigeon qui ne cesse de roucouler, confectionne lui aussi un nid à l’abri des regards, tout comme la tourterelle, dans le liquidambar, à trente mètres à gauche. Et les merles, ceux-là même qui mangeront vos cerises dans quelques semaines, ils vous narguent par leurs innombrables allées et venues, mais qu’ils sont agréables à entendre.

Hum, ce chien : sans doute a t’il  encore vu une mouche passer. Ne dit-on pas « tel maître, tel chien » ? Cela expliquerai qu’il soit aussi c.. ! Oh tiens! cette fois, il a dû entendre un bourdon. Il est vrai qu’ils sont déjà nombreux à butiner giroflées et jacinthes par ces belles journées printanières, les premiers bourdons de la saison nouvelle.

Dommage que ce foutu virus soit aussi méchant, il fait tant pour nous réconcilier avec la nature chantante, le temps du printemps.

Faisons face !