Les ressemblances sont nombreuses, et troublantes, entre la pandémie de grippe espagnole de 1918 et celle qui touche le monde en 2020

 

Toutefois, il convient de discerner les deux. Cette grippe, dite espagnole, fit environ 50 millions de morts (sous-estimé d'abord, ce chiffre fut plus tard sur-estimé et revu "à la baisse") On n'avait pas de vaccin, pas de traitement efficace. On avait pour principes d'isoler les malades le plus rapidement possible, de surveiller les contacts, de se laver les mains régulièrement et d'observer une quantité de mesures d'hygiène censées limiter la contagion. L'ampleur de la pandémie, même si celle d'aujourd'hui est beaucoup moins mortelle, était comparable. Et il y avait, comme aujourd'hui, chez les acteurs de la gestion de crise, une tension entre les impératifs prophylactiques et les nécessités économiques et...militaires! On s'emballa pour un produit miracle, la quinine...dont les effets, avec le recul de l'histoire, resteraient à discuter.

 

Un autre point similaire est tout à fait intéressant. 

 

Si le nom qui a été gravé dans le marbre de l'Histoire l'a été aux dépens des Espagnols, il aurait pu en être autrement: chacun suivait la règle habituelle en matière épidémique, qui consiste à rejeter la faute sur le voisin. Les Espagnols appelèrent la maladie "grippe française", les Français "grippe des Boches", les Brésiliens "grippe allemande", les allemands "grippe des Flandres", les Polonais "grippe bolchévique" On n'est pas loin de Donald Trump et de son virus chinois.

 

Et pourtant, et c'est le dernier point de cette enquête, il y a quelque chose de cocasse dans toute cette histoire, d'à peine croyable. Trump était le nom d'un Allemand immigré aux Etats-Unis….qui périt de la grippe lors de la première vague, en mai 1918, à New York. Sa veuve et son fils reçurent sa fortune en héritage. Ils l'investirent dans l'immobilier….Des dizaines d'années plus tard, le petit-fils de Frédérick Trump devint milliardaire et….président des Etats-Unis!