"On va devenir gros et alcoolos!", reconnaît une femme dans un post sur Facebook, en y joignant une photo d'elle, SEULE dans son appartement face à son ordinateur avec, à l'écran, ses copains en ligne, eux aussi un verre à la main!

 

Elle n'est ps la seule, loin s'en faut, à s'adonner à ce rituel du soir, à ce rendez-vous de comptoir virtuel. Le principe est tout de suite compris: se connecter à la même heure et, au lieu d'applaudir les soignants, les caissières et autres soldats du moment, ils...picolent de cette façon: ils font des coronapéro

 

La même femme explique: "Avec le mètre de distanciation obligatoire (!), chacun apporte une bouteille, voire davantage, son verre et ses gâteaux apéros….Au début, on le faisait tous les soirs. Mais nous avons décidé de ne le faire qu'un soir sur deux, car on s'est aperçu que nous buvions plus que d'habitude!. Mais, ayant fait nos provisions en tout début de confinement, nous avons de la réserve et, du coup, chacun vient avec deux bouteilles, voire plus!" 

On peut raisonnablement trouver complètement imbécile de se saouler devant son écran, même si, de l'autre côté, votre meilleur/e pote en fait autant.

 

Les addictologues se disent inquiets de la montée en puissance de ces conduites suicidaires. L'un d'entre eux, responsable de l'association "Les alcooliques anonymes" précise:" le confinement est un moment propice pour prendre conscience de sa dépendance à l'alcool, quelle que soit la consommation. On est dépendant à partir du moment où l'on ne peut pas s'en passer, peu importe le nombre de verres"

 

Que peut-on dire à ces copains de beuverie?

-  l'alcool tue plus que le coronavirus,

-  l'alcool tue, chez soi, sur les routes, à l'hôpital,

 

Qu'ils continuent à se donner rendez-vous pour:

- se lire à voix haute des extraits de roman, des poèmes d'amour,

- échanger des sites de visites virtuelles des musées du monde,

- se rappeler de bons souvenirs d'amitié,

- citer les plus belles chansons françaises,  se rappeler que les Beatles se sont séparés il y a...50 ans,

 

Que l'après coranovirus se réussira que si chacun d'entre nous changera son rapport à lui-même, aux autres, aux mondes et….aux risques de la vie!

 

Christian Massé