Raharimanana,

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
précieux effleurements creusements oubliés

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
enlisement des amours pour racler du ciel une tendresse envolée

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
des torts étendus dans le déni et espérés perdus dans les détours des rires et le labyrinthe des certitudes

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
des baisers en rade dont on se souvient une fois la mer prise et la houle qui éloigne vers le soleil dégorgeant
la nausée vient du vertige dont on n’a pas su profiter

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
guerre prétendue guérisseuse et pourvoyeuse de paix
’orgueil en étendard ou l’inconscience revendiquée en puissance vanité des vanités où dire c’est croire rejoindre les dieux dans l’ivresse de l’aube renversée

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
frémissements à confiner et les chuchotements à ceindre l’heure est au cri toujours et voulue suspendue au triomphe du zénith le verbe n’a pas de couchant à l’horizon des vivants

La terre n’est pas malade ce sont les hommes
survivance des peurs est l’orgueil et une couardise maladive sous des apparats clinquants le doute est pourfendu et la raison surinée

Hier ne fut qu’essai et le crépuscule n’a jamais eu lieu la terre non n’est pas malade ce sont les hommes

Là m’éteindre au jour comme la luciole muette car la nuit est ma danse et le silence ma lueur… La terre n’est pas malade ce sont les hommes

Jean-Luc RAHARIMANANA

(Texte inédit)