La Loire circule dans toute l'oeuvre de Julien Gracq. Compagne de sa jeunesse, le "fleuve-femelle" embrasse l'île Bailleuse en face de la maison familiale, à Sain-Florent. "C'est un Gauguin", prétend Gracq. Ou bien un navire avec la "belle voilure frissonnante des peupliers". De Saint-Florent à Nantes, la Loire est au cœur de la mémoire gracquienne et le poète parvient toujours à enfermer le lecteur dans cette intimité fictive.. Chaque lieu évoqué est retrouvé, repensé au cours des flâneries parce qu'il aimante une imagination toujours livrées aux ailleurs. L'arrière-pays reste toujours à imaginer...
Les hanches larges, al poitrine gonflée, déterminée par une promesse qu'elle s'est résolue à honorer, la Loire s'élance vers l'océan. Elle a oublié ses états d'âme. C'est une Loire en majesté, toute en flôts impatients d'eaux salées qui roule vers Nantes et bien au-delà !
Extrait de "La Loire, un fleuve-femme pour les hommes de lettres", de Christian Massé, aux éditIons "Le Jardin d'Essai", 1er trimestre 2003.